凡尔赛宫国民议会和参议院联席会议演讲 (3)

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Car en définitive, le sentiment d'appartenance existe moins qu'avant. Nos sociétés modernes ont tendance à se fractionner au gré des intérêts, des égoïsmes, des idées de chacun.

Et encore, il nous revient, dans l'action politique, de résister aux forces de division, aux effets de dislocation qui sont à l'œuvre et qui ne sont aucunement invincibles pour peu qu'on s'en donne les moyens. L'appartenance ne se décrète pas. Aussi cette solidarité doit-elle trouver ses formes concrètes. L'école en est le premier creuset, notre université ensuite, nos familles également, notre culture, la langue, l'accès aux savoirs, l'ouverture à des possibles qui nous rassemblent forgent un peuple mais ces solidarités organiques que nous avons mésestimées, c'est aussi ce qui tient notre société et face à la crise morale et de civilisation que nous vivons, nous devons savoir forger à nouveau ces solidarités profondes et un imaginaire puissant et désirable chacun trouvera sa place.

C'est aussi cela la réponse que nous devons apporter à ce qui corrompt la société. Je parlais tout à l'heure du terrorisme islamiste, il y a bien sûr la réponse sécuritaire mais elle ne sera rien ou elle ne sera qu'une poursuite de chaque jour si par l'éducation, la culture, la morale profonde au sens plein du terme qui doit infuser notre société, notre imaginaire collectif et nos solidarités à nouveau, nous ne nous décidons de rebâtir ce qui nous tient comme un peuple dont l'histoire est cette énergie profonde, ce qui lui a permis de relever tant et tant de drames et de ne jamais s'affaisser.

La réponse à tout ce que nous vivons, ce ne sera ni des lois ni des règlements, c'est cette dignité collective retrouvée, c'est cette volonté de faire à chaque instant, c'est cette responsabilité que chacune et chacun portent dans la société de redonner du sens, de savoir qui nous sommes, pourquoi nous sommes . Ce qui nous tient d'avoir à chaque instant en tête la nature du défi qui est le nôtre et de ne rien céder à la lèpre de l'esprit du moment de divisions, d'accusations, c'est tout cela qui durera, ce qui nous dépasse, ce qui nous a fait, ce qui nous a forgés !

Le troisième principe d'action de notre mobilisation sera de redonner place à l'intelligence française.

Et par l'intelligence, je pense évidemment aux grandes découvertes, aux chercheurs, à nos grands physiciens, à nos grands médecins, aux inventeurs, aux innovateurs à tout ce qui fait et a fait la fierté de notre pays et qui est encore présente forte sur tous les territoires, qu'il nous faut reconnaître, montrer, qu'il nous faut savoir célébrer trop de fois, nous avons préféré jalouser.

Je pense aux écrivains, aux philosophes, aux historiens, aux cinéastes, qui continuent d'apporter au monde ce regard libre des préjugés qui fait notre force ; je pense aux peintres ou aux musiciens qui remettent, au fond, la politique à sa juste place en nous faisant entrevoir un au-delà de l'existence immédiate qui rend à la condition humaine sa grandeur, sa beauté, souvent son tragique.

Redonner toute sa place à l'intelligence française, c'est aussi se refuser à toutes ces incohérences qui nous minent. Et nous n'y parviendrons qu'au prix d'un véritable effort de réflexion collective. Nous ne pouvons pas, par exemple, continuer d'affirmer hautement notre attachement aux principes de l'asile, tout en nous abstenant de réformer en profondeur un système qui, débordé de toutes parts, ne permet pas un traitement humain et juste des demandes de protection émanant d'hommes et de femmes menacés par la guerre et la persécution, ceux qu'on appelait en 1946 les combattants de la liberté.

Redonner sa place à l'intelligence française, c'est faire de notre pays le centre d'un nouveau projet humaniste pour le monde, le lieu l'on concevra, créera une société qui retrouve ses équilibres : la production et la distribution plutôt que l'accumulation par quelques-uns, l'alimentation saine et durable, la finance équitable, le numérique au service de l'homme, la fin de l'exploitation des énergies fossiles et la réduction des émissions, pas parce que c'est à la mode, pas parce que ça ferait plaisir à quelques-uns, parce que c'est ce niveau d'ambition qui a toujours été le nôtre, parce que précisément, c'est quand le quotidien est difficile qu'il faut réconcilier tant de contraires que tout nous pousse si nous n'écoutons que les égoïsmes du quotidien, ou le court terme à ne pas faire que nous devons aller de l'avant, regarder un cap, le fixer et le porter pour le monde parce que c'est cela la vocation de la France !

La France n'est pas un pays qui se réforme, c'est faux, pardon, Monsieur le Premier ministre, de vous annoncer aujourd'hui devant le Congrès. La France est un pays qui résiste aussi longtemps qu'il est possible de ne pas réformer, un pays qui se cabre quand on lui parle mal, quand on ne lui explique pas, quand on ne le respecte pas, quand on ne parle pas à sa dignité et à son intelligence !

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