瑞士达沃斯世界经济论坛的演讲(3)

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Si on veut aussi mieux partager la valeur il faut le faire entre tous les secteurs et il y a un sujet fondamental que j'ai esquissé ou évoqué en creux en parlant des défis du monde contemporain, c'est le sujet fiscal. Si on veut mieux partager la valeur et si on veut mieux partager le financement des biens communs dans le monde actuel on doit avoir une stratégie fiscale beaucoup plus coordonnée au niveau international. Le « rest to the bottom » c'est la mort du financement des biens communs et le moindre partage. Et donc on a vraiment un travail collectif à faire pour ne pas partir dans le mauvais sens.

L'OCDE a fait un très gros travail sur ce sujet qui a permis l'érosion des bases fiscales et du partage des profits, l'initiative BEPS, d'avancer. On a signé un traité multilatéral, la France est en train d'engager la procédure de ratification, il est fondamental, moi j'invite vraiment fortement les États-Unis et la Chine à entrer dans ce traité. On ne le fera pas vivre si les États-Unis et la Chine ne sont pas dedans, il n'y a pas de vrai discours sur la mondialisation si ces deux grandes puissances ne sont pas dedans, allez-y. Parce que c'est le vrai accord de partenariat sur ce sujet pour éviter l'érosion des bases fiscales, c'est la décision qu'on a un cadre pacifique de coopération fiscale qui évite les stratégies d'optimisation des groupes, des entreprises, et la moralité, il faut bien le dire, dans la façon de faire des profits.

Là-dessus, je le dis très franchement, si vous croyez tout ce que vous avez entendu ou les choses qui vous semblaient pertinentes ou tout ce que vous avez pu dire durant ces jours à Davos, alors vous ne pouvez pas faire d'optimisation fiscale comme elle est faite aujourd'hui et vous devez participer à cette lutte. Parce que ça veut juste dire je considère que mon secteur, mon business doit financer les biens communs parce qu'on est dans un monde il faut financer les biens communs. Et donc sur ce sujet on doit savoir renoncer à l'optimisation fiscale à tous crins et je souhaite qu'on puisse aller beaucoup plus loin en la matière.

Il y a évidemment sur le plan fiscal, un deuxième sujet très important qui est de savoir comment on a une vraie taxation sur le plan mondial du numérique. Les grands acteurs du numérique sont des acteurs fondamentaux pour nos sociétés, pour l'innovation et moi je les ai toujours accueillis, chacun d'entre nous veut les avoir dans son pays, veut les développer, donc ne soyons pas hypocrites ! Mais dans le même temps il y a une double injustice, je ne sais pas dire à une start-up dans mon pays « tu va devenir un champion » quand les grands champions internationaux eux ne paient pas d'impôts dans mon pays et que lui paie tous les impôts. Et je ne sais pas dire c'est formidable la disruption, le changement technologique quand ces champions du numérique créent des changements que je veux accompagner et faire advenir mais que lui ne paie pas d'impôts et que celui qu'il disrupte dans son modèle d'affaires en paie, la TVA, l'impôt sur les sociétés et le reste, « it is not fair model » , c'est évident !

Donc on doit mettre fin à ce système qui est injuste et il faut le faire tous ensemble pour ne pas avoir peur que ça enlève de la compétitivité à l'un ou à l'autre parce qu'évidemment comme nous ne nous sommes pas organisés au début on a créé des hubs d'attractivité fiscale ! Et il faut le faire de manière très détendue mais en disant juste c'est un bien commun de la planète et c'est juste parce que les grands acteurs du numérique provoquent des disruptions, ces disruptions vont détruire des millions d'emplois dans le monde, nous allons devoir reformer ces millions de personnes. C'est un bien commun l'éducation, je l'ai dit, on le paie. Si ceux qui détruisent ces emplois n'aident pas au financement de la reformation y compris pour aller vers leur secteur moi je ne sais pas l'expliquer aux classes moyennes et aux classes laborieuses et je pense vous non plus. Donc on doit trouver le bon cadre de coopération fiscale, moi j'espère qu'en Europe on le trouvera cette année, j'espère que l'OCDE le trouvera cette année et qu'on pourra avoir la coopération internationale sur ce sujet absolument fondamental.

Avoir cette coopération et mieux partager ça veut dire aussi retrouver la vitalité de notre coopération sur le plan financier, commercial tel qu'on a pu l'avoir après la crise de 2008, 2010 et tel qu'on l'a un peu perdue. Et là-dessus je veux lancer quelques idées, quelques propositions, moi je suis favorable à ce que le FMI ait le mandat de surveiller la totalité du système financier international dont des pans entiers échappent à la régulation. On a construit le FMI, il a acquis sa légitimité, il regarde des États, une partie du système financier, mais il ne regarde pas les acteurs les plus dérégulés et les plus dérégulateurs de tout le système ! Le bitcoin, les monnaies virtuelles, le shadow banking, tous les plus agressifs sur les marchés financiers, ceux qui peuvent créer des crises financières, déréguler des systèmes, c'est bien fait, on a dit « ça on ne le met pas dans le FMI » .

Nous devons lancer cette discussion, je souhaite qu'on puisse la lancer dans le cadre du G20, je vois notre ami argentin, le Président MACRI, en fin de semaine à Paris, je sais le leadership qu'il veut donner dans le cadre du G20 à l'Argentine et là-dessus le FSB aura un rôle absolument fondamental à jouer et je souhaite qu'on continue sur cet agenda pour donner justement plus de place à cette régulation.

On doit aussi penser la régulation sur le plan des principes des grands acteurs internationaux du numérique et des innovations. Il y a des déstabilisations financières telles que je viens de l'évoquer mais il y a aussi des déstabilisations dans nos sociétés liées à l'innovation technologique. On n'a aujourd'hui pas le cadre pour les penser, à quel moment on va décider de stopper des innovations parce qu'il faudra le faire à un moment donné. A quel moment on va dire l'intelligence artificielle on met une ligne rouge parce que ça disrupte pour le coup non pas des vieux systèmes productifs mais notre rapport à la liberté individuelle, au respect des droits privés, parce que ça met en cause l'intégrité de l'humain et du vivant, il y a des sujets philosophiques et de principe qu'on va se poser.

Il faut qu'on ait le cadre de coopération internationale pour le limiter, pour favoriser l'innovation technologique et aider les grandes plateformes Internet, continuer à développer nos startups et l'innovation mais pouvoir décider des principes qui ne peuvent pas être décidés par des acteurs économiques mais par les États. Je souhaite que nous puissions avoir aussi une discussion au G20 qui est absolument fondamentale.

Enfin, le dernier défi il est de protéger, protéger en matière sociale, climatique et de lutte contre le terrorisme. C'est un devoir si on veut tenir la mondialisation et ça montre aussi l'importance des États sur certains de ces défis et retour des États. On a pensé pendant des décennies, c'était très à la mode de dire c'est la fin des États, il n'y a plus que les acteurs privés, pour faire face à ces défis il faut des États et une coopération internationale.

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