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Omerta

Levons l’omerta ! Ca a été bien souvent un appel pour soulever la chape de plomb et de silence qui pesait sur des pratiques honteuses. Mais on lisait ou entendait cette phrase dans une circonstance particulière : quand ces pratiques étaient connues par toute une catégorie de personnes qui se gardaient bien d’en parler. Voyons un peu dans quels cas en peut envisager cette omerta : si un homme politique se permet d’avoir une attitude inappropriée, comme on dit pudiquement, dans un langage assez politiquement correct, les monde politique l’ignore le plus souvent : personne n’a rien vu, personne n’a rien entendu, personne n’est au courant, on ne sait pas même de quoi il s’agit. Et parfois on se récrie dans des phrases vertueuses que tout cela n’est pas possible, qu’il s’agit sûrement d’une méprise, d’une affabulation. Au mieux on aura mal interprété, et grossi une attitude qui n’était pas blâmable, sinon pour un esprit mal tourné !

Et c’est un peu ça qu’on appelle l’omerta : le silence qui entoure un délit, un crime, une action jugée mauvaise en tout cas. Mais il y a plusieurs formes d’omerta : celle qui repose sur un sentiment implicite de solidarité : on appartient au même clan (celui des hommes ? celui des politiques ?) et même si on n’approuve pas ce dont on a été témoin ou que l’on sait, même si on sait qu’on n’en ferait pas autant, on ne l’ébruite pas, on ne témoigne pas, par esprit de corps, ou peut-être par habitude : il s’agit d’une loi non dite, non écrite, qui n’est pas vraiment édictée de manière claire, mais c’est l’usage : on ne parle pas de ça, on ne le rend pas public. Même si on peut entendre parfois, de manière voilée « tout le monde le sait !». Mais dans d’autres contextes, on peut juger que ces silences complices permettent à des situations inacceptables de durer. On en a parlé à propos des affaires de pédophilie qui impliquaient des gens d’église. On en parle aujourd’hui à propos des comportements d’hommes qui veulent conserver leur pouvoir, leurs privilèges et même leur honorabilité.

Alors ce mot d’omerta on entend bien qu’il n’est pas d’origine française. Il est emprunté à la langue sicilienne et renvoie aux maffias toute puissantes qui faisaient régner une terreur qui n’avait pas besoin de législation officielle pour se faire respecter : si quelqu’un, maffieux ou pas, était témoin d’un crime, il devait faire comme s’il n’avait rien vu. Sinon la punition était terrible ! Cette omerta, dans son sens premier comme dans les sens figurés qu’elle a pu avoir, on l’appelle aussi la loi du silence. Mais au départ, c’est une sorte de mot valise, un condensé à partir de deux termes qui signifient homme et humilité. Omerta renvoie donc à cette idée d’homme humble, c’est à dire d’homme qui respecte la loi, le code de l’honneur d’un milieu secret. Un milieu qui ne respecte pas les lois de la cité, mais place très haut les siennes.

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)


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