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Cause

Avec la mort de Gisèle Halimi, nous perdons une femme qui toute sa vie a milité à défendre des causes. La cause des femmes essentiellement, celle de la démocratie, des libertés… Et comme elle était avocate, le nom a pu revenir bien souvent dans sa vie professionnelle et publique. Une cause, c’est une affaire qu’on défend.

Alors bien sûr, lorsqu’on parle de cause, on pense d’abord à ce qui produit un effet : on a trouvé la cause de la fuite : c’est un joint qui n’est plus étanche. Mais le mot cause a un homonyme, un mot qui se prononce de la même façon, mais avec bien d’autres sens, et il a été très à la mode après la deuxième guerre et jusque dans les années 80, dans un certain milieu politique et militant : il s’agit de ce qu’on défend contre une certaine oppression. Et c’est le mot d’une époque, le terme qu’on entend bien souvent quand il s’agit pour un intellectuel, et souvent pour un nanti, un bourgeois, de se consacrer à défendre ceux qui n’ont pas toujours les moyens de se défendre eux-mêmes : on se dévoue à une cause, on s’y consacre.

Le mot n’est pas religieux du tout, mais, dans un domaine laïque, on se donne du mal, on s’évertue à lutter contre l’injustice : il s’agit bien d’agir pour autrui, de travailler pour son prochain, même si ce prochain est constitué par tout une classe sociale ou un groupe d’intérêts : la cause des femmes, la cause du peuple (ça a été le nom d’un journal d’extrême-gauche). Et les verbes qu’on utilise pour montrer cet engagement montrent bien qu’on s’engage auprès de ceux qui ne vous ressemblent pas toujours : on se dévoue à une cause, comme on l’a dit, mais aussi parfois, on épouse une cause. On a même un groupement de psychanalystes qui se retrouvait sous la bannière de la cause freudienne. Comme si peut-être les idées de Freud avaient à être défendues contre ceux qui les dévoyaient : le vocabulaire est agressif, ou tout au moins bagarreur.

Mais le premier sens de ce mot cause appartient bien au monde juridique : il s’agit du procès, vu du point de vue de la défense ! C’est un avocat qui a une cause, pas un procureur.

Et c’est de cet usage que dérivent quelques expressions. On obtient gain de cause quand on fait reconnaitre qu’on a raison, quand on l’emporte dans un litige, un différend. Par ailleurs, être en cause, c’est être en accusation, être soupçonné. Et la formule est souvent utilisée à la négative : le voisin n’est pas en cause : il était absent lors du cambriolage. On dira donc qu’il a été mis hors de cause.

Enfin, si l’on parle de quelque chose en connaissance de cause, c’est qu’on sait de quoi on parle, qu’on en connait les tenants et les aboutissants, les détails.

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)


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