Bien, Monsieur le Président, Monsieur le Président de la République populaire de Chine, Madame, Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités,
C'est un honneur, pour mon épouse et moi-même de vous accueillir en ce palais de l'Elysée pour marquer le soixantième anniversaire de l'établissement de nos relations diplomatiques.
Monsieur le Président, lorsque le 27 janvier 1964, en ces mêmes lieux, Le général de Gaulle décida d'ouvrir le dialogue avec la République populaire de Chine, ce qui paraissait alors impensable en pleine guerre froide.
Il agit en sage.
Sage au sens du livre des mutations, c'est-à-dire qu'il sut percevoir les grandes tendances du monde avant qu'elles n'adviennent.
En l'occurrence, le grand retour de la Chine sur la scène mondiale et l'éclosion moderne du génie chinois que la France a toujours ardemment souhaitée.
Cette amitié entre nos peuples est séculaire.
Elle est nourrie d'explorations, d'aventures, d'échanges culturels, de traductions croisées, d'importations d'objets, d'exportations de littérature, quand ce n'était pas l'inverse.
Et la magnifique exposition inaugurée le mois dernier à Pékin, Versailles et la Cité interdite, vient nous rappeler la densité ancestrale de ces échanges.
Fascination réciproque qui ne fut pas exemple de drame, comme lorsqu'en 1860, 3000 Français profanèrent le Palais d'été, tandis qu'à des milliers de kilomètres, un autre Français, seul contre tous, comme le sont trop souvent les grands hommes, y voyaient déjà un acte barbare.