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Chapitre 1_02

Donc, le mardi suivant, la Perle avait été jeter l'ancre sous les rochers blancs du cap de la Hève ;et on avait pêché jusqu'à midi, puis sommeillé, puis repêché, sans rien prendre, et le père Roland, comprenant un peu tard que Mme Rosémilly n'aimait et n'appréciait en vérité que la promenade en mer, et voyant que ses lignes ne tressaillaient plus, avait jeté, dans un mouvement d'impatience irraisonnée, un zut énergique qui s'adressait autant à la veuve indifférente qu'aux bêtes insaisissables.

Maintenant il regardait le poisson capturé, son poisson, avec une joie vibrante d'avare ; puis il leva les yeux vers le ciel, remarqua que le soleil baissait : — Eh bien ! les enfants, dit-il, si nous revenions un peu ?

Tous deux tirèrent leurs fils, les roulèrent, accrochèrent dans les bouchons de liège les hameçons nettoyés et attendirent.

Roland s'était levé pour interroger l'horizon à la façon d'un capitaine : — Plus de vent, dit-il, on va ramer, les gars !

Et soudain, le bras allongé vers le nord, il ajouta : — Tiens, tiens, le bateau de Southampton.

Sur la mer plate, tendue comme une étoffe bleue, immense, luisante, aux reflets d'or et de feu, s'élevait là-bas, dans la direction indiquée, un nuage noirâtre sur le ciel rose. Et on apercevait, au-dessous, le navire qui semblait tout petit de si loin.

Vers le sud on voyait encore d'autres fumées, nombreuses, venant toutes vers la jetée du Havre dont on distinguait à peine la ligne blanche et le phare, droit comme une corne sur le bout.

Roland demanda : — N'est-ce pas aujourd'hui que doit entrer la Normandie ?

Jean répondit : — Oui, papa.

Donne-moi ma longue vue, je crois que c'est elle, là-bas.

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