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Patience

Le premier Prix Orange du livre d’Afrique vient d’être remis à Yaoundé au Cameroun : un nouveau Prix littéraire, alors qu’il en existe tant déjà, mais qui se singularise : il récompense un roman écrit en français, écrit par un Africain ou une Africaine, mais publié par un éditeur africain. C’est du nouveau puisqu’on sait que de nombreux auteurs d’Afrique, lorsqu’ils rencontrent le succès, publient chez des éditeurs européens, français le plus souvent. C’est donc une aide significative que l’opérateur téléphonique veut en voyer à l’édition africaine.

Et le Prix a récompensé une jeune auteure camerounaise, Djaïli Amadou Amal, qui a fait paraître aux éditions Proximité son troisième roman, Les Larmes de la Patience. Voici donc la patience à l’honneur, avec un texte d’une romancière peul, qui évoque la situation des femmes en Afrique musulmane, et notamment les problèmes du mariage forcé, et la patience qu’on demande aux filles, face à une vie dont elles n’ont pas la maîtrise.

La patience passe donc d’abord pour une qualité : savoir attendre. Mais le sens d’origine est un peu différent : il s’agit d’abord de savoir supporter, d’endurer, et plus encore de supporter sans se plaindre, sans se révolter, sans coup d’éclat.

Et cette signification est contenue dans l’origine et la formation même du mot : il s’agit bien de supporter la douleur, ou le malheur : en tout cas de vivre une situation négative sans marquer de refus brusque : pas d’impétuosité, de colère, on ne regimbe pas. Il y a donc à la base de la patience une apparente acceptation de ce qui semble souvent inacceptable. S’agit-il d’une soumission ? Pas forcément : on peut très bien bouillir intérieurement sans le montrer, attendre son heure comme on dit. Mais pas de fougue montrée. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre cette expression fréquente : prendre son mal en patience.

Alors on peut être patient avec quelque chose qui vous arrive. On l’est bien souvent aussi avec quelqu’un. Ce qui implique une apparente indulgence par rapport à des conduites qu’on pourrait juger exaspérantes. Et là, souvent, on va trouver le mot dans une phrase négative, qui indique que justement on est à bout de patience, qu’on n’en supportera pas plus. D’ailleurs on le dit souvent avec un genre de phrase toute faite : ma patience a des limites, je suis à bout de patience.

Et le patient n’est pas toujours uniquement celui qui fait preuve de patience. Le mot retrouve la trace de son sens premier qui évoque une souffrance, et nous donne le mot patient : et le patient, c’est le malade, ou tout au moins, celui qui vient consulter pour soulager un mal ou une affection : le patient, c’est le client du médecin. On n’utilise pas ce mot de client précisément pour éloigner l’idée d’un rapport commercial à son médecin, même si on le paye. Le médecin ne vend rien en principe, pas même son savoir-faire. Mais il se met à la disposition de ses patients. Il n’a pas une clientèle, mais une patientèle – un mot qui n’est pas si ancien, mais qu’on utilise beaucoup aujourd’hui, et qui témoigne de cette réticence à mettre le rapport financier en avant.

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)


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