Au-dessus de ce troisième étage étaient un grenier à étendre le linge et deux mansardes où couchaient un garçon de peine, nommé Christophe, et la grosse Sylvie, la cuisinière.
Outre les sept pensionnaires internes, madame Vauquer avait, bon an, mal an, huit étudiants en droit ou en médecine, et deux ou trois habitués qui demeuraient dans le quartier, abonnés tous pour le dîner seulement.
La salle contenait à dîner dix-huit personnes et pouvait en admettre une vingtaine ; mais le matin, il ne s’y trouvait que sept locataires, dont la réunion offrait pendant le déjeuner l’aspect d’un repas de famille.
Chacun descendait en pantoufles, se permettait des observations confidentielles sur la mise ou sur l’air des externes, et sur les évènements de la soirée précédente, en s’exprimant avec la confiance de l’intimité.
Ces sept pensionnaires étaient les enfants gâtés de madame Vauquer, qui leur mesurait avec une précision d’astronome les soins et les égards, d’après le chiffre de leurs pensions.
Une même considération affectait ces êtres rassemblés par le hasard.
Les deux locataires du second ne payaient que soixante-douze francs par mois.
Ce bon marché, qui ne se rencontre que dans le faubourg Saint-Marcel, entre la Bourbe et la Salpêtrière, et auquel madame Couture faisait seule exception, annonce que ces pensionnaires devaient être sous le poids de malheurs plus ou moins apparents.
Aussi le spectacle désolant que présentait l’intérieur de cette maison se répétait-il dans le costume des ses habitués, également délabrés.
Les hommes portaient des redingotes dont la couleur était devenue problématique, des chaussures comme il s’en jette au coin des bornes dans les quartiers élégants, du linge élimé, des vêtements qui n’avaient plus que l’âme.