Romain Gary

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Derrière chaque manuscrit se cache une histoire.

En 1974 paraissait au Mercure de France Gros-Câlin, un roman signé d'un certain Emile Ajar. Personne ne savait qui se cachait derrière ce nom.

L'année suivante est publié La vie devant soi, du même Emile Ajar qui reçoit le prix Goncourt. Il faudra pourtant attendre la mort de Romain Gary en 1980 pour apprendre qu'Emile Ajar et Romain Gary ne faisaient qu'un.

Souhaitant renouveler son style littéraire après une production déjà conséquente et recherchant un regain de faveurs critiques, Gary avait imaginé secrètement ce subterfuge.

Et quand on se replace dans le contexte, quand on connait le combat de Gary contre lui-même et que, cinq ans plus tard, il se suicidera, le manuscrit de La vie devant soi devient particulièrement émouvant.

Sur quatre cahiers, dans une écriture nerveuse, souvent arrondie, Romain Gary raconte l'histoire de Momo, un jeune garçon arabe recueilli à Belleville par Madame Rosa, une ancienne prostituée juive, rescapée des camps.

Au total, 628 pages manuscrites, abondamment corrigées, que Romain Gary rédigea en une semaine en avril 1975, d'un seul trait, dans un véritable état de fièvre créatrice.

L'étude de cet extraordinaire manuscrit permet de percevoir l'excitation qui l'animait. Son écriture pressée, bousculée, est jalonnée de ratures, de corrections. D'abord titré Rien, puis La tendresse des pierres, c'est au tout dernier moment, avant parution, que le roman prendra son titre final : La vie devant soi.

Au fil des pages de ces cahiers d'écolier qui forment le manuscrit, on retrouve autour de Momo et Madame Rosa une galerie de personnages attachants, émouvants et pathétiques : le petit monde du Paris populaire des années 70.

Une histoire portée par une écriture faisant la part belle au langage parlé et à une syntaxe à la fois subtile et musicale. Ce manuscrit est vraisemblablement le seul qui existe de ce chef-d'œuvre.

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