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Siffler

On siffle à Cannes. Non pas pour dire qu’on déteste un film, mais parce que le sifflement fait partie du film qui est montré. Les siffleurs racontent l’histoire d’un policier amené par une enquête à apprendre une langue sifflée. Et il y a en effet encore aujourd’hui quelques langues, ou en tout cas quelques codes de communication qui reposent sur le sifflement. Mais de manière générale, on siffle pour faire entendre un air de musique : je siffle quand je suis de bonne humeur, quand je suis insouciant, je siffle gaiement, quand je suis gai comme un pinson. Et souvent ce verbe renvoie à la gaieté supposée des oiseaux, dont on dit parfois qu’ils sifflent – en particulier lorsqu’il s’agit du merle. Alors siffler n’est pas vraiment tenu pour un art, ce n’est pas comme chanter. Mais c’est une pratique qui se travaille, et avec un peu de pratique, on peut siffler des airs : on siffle la Marseillaise, ou l’air de la Reine de la Nuit !

Mais siffler c’est aussi manifester bruyamment son mécontentement, sa désapprobation.

Le mot est-il pris au sens figuré ? Pas vraiment ! En effet, siffler c’est d’abord produire un sifflement strident, non modulé, dont la signification symbolique est de montrer qu’on refuse ce qu’on vous propose. En effet, on siffle toujours dans le même sens, et dans la même position : il s’agit pour un spectateur ou un auditeur d’envoyer le signal de son refus à ceux qui se montrent, qui se produisent sur scène, qui sont en représentation. On siffle donc bien souvent des acteurs, des musiciens, des artistes. Le sifflet (car dans ce cas-là, on ne parle pas de sifflement) est un peu le négatif de l’applaudissement. On peut critiquer la manière, le talent des artistes, aussi bien que le contenu du message.

Le verbe a des synonymes : on peut huer un comédien ou un politique. Le verbe ressemble déjà à un son, on voit qu’il tire son origine d’une onomatopée, c’est à dire d’un bruit qui porte un certain sens : on entend déjà les « ouh ouh » qui peuvent symboliser ces huées. Conspuer n’est pas loin non plus. Pourtant ce dernier mot ne s’emploiera que pour celui dont on refuse l’image ou les idées ; donc plus pour un orateur que pour un comédien.

On peut même siffler pour marquer son admiration. Ce n’est pas très élégant, je vous l’accorde, mais certains garçons sifflent les filles. Un léger et ancien machisme se fait entendre dans cette manière de marquer son appréciation.

Quant aux arbitres, ils sifflent les fautes. Là encore, on est devant un code, qui donne à ce son une signification spéciale, et qui est même un ordre d’arrêter provisoirement le jeu. Mais l’arbitre s’aide d’un instrument qui d’ailleurs le symbolise : le sifflet.

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)

 


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