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Éléphant

Les éléphants au secours de Raphaël Glucksman… Il en a peut-être besoin puisque cet intellectuel, tête de liste de la liste socialiste aux élections européennes n’est pas sûr d’obtenir un très bon score à ces élections. Mais on en parle donc encore de ces éléphants ? On aurait pu croire que depuis le temps ils avaient quitté la scène politique, même s’ils n’avaient pas rejoint le célèbre cimetière des éléphants. Mais c’est qu’ils ont quand même un peu rajeuni. On a appelé ainsi les personnalités importantes du Parti Socialiste, et d’abord les compagnons historiques de François Mitterrand après le Congrès d’Epinay, lors de sa course au pouvoir, et dans les premières années de sa présidence : Gaston Deferre, Pierre Mauroy, Alain Savary. Puis Lionel Jospin, Jack Lang, Laurent Fabius.

Et cette image des éléphants n’est pas très aimable : elle a évoqué pendant toute une époque d’abord les vieux de la vieille, ceux qu’on appelait jadis les chevaux de retour, les increvables qu’aucun échec, aucune disgrâce, aucun ridicule n’éloigne définitivement de la scène politique, et qui ne répugnent jamais à revenir vers le pouvoir.

Mais aujourd’hui les éléphants s’appellent Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Bernard Cazeneuve… Ils sont d’une toute autre génération, et constituaient les équipes gouvernementales il n’y a pas si longtemps, pendant le quinquennat de François Hollande. Mais la roue tourne, et ils appartiennent à l’histoire récente de ce parti, et ils font donc partie de cette troupe. Et aujourd’hui cette image de l’éléphant concerne les personnalités importantes du Parti Socialiste.

Le mot éléphant est ancien en français et de toute façon, les éléphants étaient connus en Europe de l’Ouest depuis l’Antiquité. Ceux d’Hannibal, qui avaient vaincu Rome l’attestent. Le mot ne désigne que l’animal, et pourtant on trouve dans la célèbre Chanson de Roland, le mot olifant qui désigne un cor, celui dans lequel souffle Roland pour appeler au secours. C’est que le cor était en ivoire et que le même mot désignait l’animal et la matière dons ses défenses étaient faites !

À part ça l’éléphant est présent en français dans bien des domaines. Il évoque la maladresse : un éléphant dans un magasin de porcelaine, image facile à comprendre, qui fait contraster la fragilité précieuse et le surpoids inconséquent et balourd.

Mais l’éléphant a aussi des qualités reconnues : sa prétendue mémoire. Avoir une mémoire d’éléphant, c’est avoir une très bonne mémoire : l’image fonctionne comme simple intensif : alors qu’à l’origine, il semble que cette expression prenne naissance dans la tradition de rancune qu’on attribue à ces animaux. On dit qu’ils se souviennent toujours des mauvais traitements, et qu’ils s’en vengent, même longtemps après. Une mémoire d’éléphant a donc souvent été prise en mauvaise part, évoquant, la rancœur, ou même le ressentiment, ce mot étrange qui colore le sentiment d’une couleur sombre, et qui appelle la vengeance ! Voilà bien de quoi troubler l’image débonnaire qu’on pouvait avoir de cet éléphant.

Enfin, l’éléphant permet de jouer avec les mots autant qu’avec les images. S’il a séduit c’est bien à cause de cet appendice grandiose qu’on ne saurait éviter, et qui, lui aussi, joue sur sa dénomination : un éléphant, ça trompe énormément. Le calembour est bien facile, penserez-vous ? Mais justement c’est parce qu’il est si gros qu’il est au cœur, à la jonction entre ces représentations de formes et ces représentations de mot.

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)

 


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