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Speaker

John Bercow, speaker du Parlement britannique, vient de démissionner ! L’affaire est importante… mais au juste qu’appelle-t-on un speaker dans ce cas-là, et pourquoi les informations en français reprennent-elles dans leur ensemble ce mot anglais ? L’anglicisme est compréhensible : le Speaker est en effet une particularité de l’institution de Grande-Bretagne. On lui garde son appellation dans sa langue, de même qu’on parle souvent du 10 Downing Street pour désigner la fonction et les services du Premier ministre. La popularité de la langue anglaise, sa familiarité pour les francophones y est aussi pour quelque chose : on n’aurait peut-être pas gardé un terme semblable en bulgare ou en mandarin…

Mais si on peut parler du Speaker, c’est parce que la fonction est bien spécifique. Elle correspond à peu près à celle de président de l’Assemblée nationale pour la France, mais elle a une histoire et des particularités bien à elle. La fonction est fort ancienne, elle date du 14e siècle. Et dès sa création, elle sert, même légèrement, de contre-pouvoir à la monarchie : le Speaker doit faire parvenir aux oreilles du monarque les doléances ou les souhaits de ses collègues. Par ailleurs, en tant que modérateur de cette Chambre basse qu’est la House of Commons, il doit, dans l’exercice de ses fonctions abandonner ses opinions partisanes.

Une autre raison pour laquelle on comprend qu’on utilise le mot anglais pour désigner cette fonction, c’est que le mot est parlant. Le speaker, étymologiquement, c’est celui qui parle. Et beaucoup de francophones en sont conscients : le verbe speak est aisément compris, ne serait-ce qu’à cause de l’usage fréquent de la phrase simple Do you speak English ?

Enfin ce mot de speaker, il a une histoire et un sens propre dans l’histoire des anglicismes en français : il apparaît avec l’histoire de la radio, au milieu des années 20. Et il est pratiquement abandonné aujourd’hui, mais reste encore compris : le speaker c’était l’annonceur : celui qui donnait les nouvelles (on utilisait rarement le terme de journaliste, comme si le speaker lisait un texte préparé pour lui), notamment les résultats sportifs.

Mais le mot a survécu au féminin : on parle encore bien que rarement de la speakerine : un faux anglicisme (le mot n’existe pas en anglais) pour désigner la voix féminine qui représente une station de radio ou de télévision, qui donne l’heure et parfois les programmes de la journée à venir.

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)


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