Moi, Napoléon – #6 Russie & exil

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D'Ajaccio à Waterloo, de son sacre à son exil à Saint-Hélène, le plus célèbre des empereurs français se raconte. Une série audio librement adaptée du roman graphique « Moi, Napoléon », édité par Unique Héritage Editions, à retrouver dès le 7 avril 2021 dans toutes les bonnes librairies.

La perte de l'Ane à Essling et celle de l'intrépide général Hussard, l'Assal à Wagram, m'ont durement affecté. Il faut pourtant que je pense à l'avenir.

Car si cette dernière bataille est une victoire, la situation en Europe reste fragile et mon trône demeure précaire tant que je n'ai pas assuré ma descendance. De par son âge avancé, l'impératrice n'est plus hélas disposée à me l'offrir. Pauvre Joséphine! Il n'est plus grand-chose qu'elle puisse m'offrir, si ce n'est sa tendresse et l'amitié indéfectible. Mais le trône a besoin d'un héritier. La France a besoin d'un avenir. Ma belle-sœur Hortense a beau m'avoir donné un neveu, je ne puis renoncer à un prince de mon propre sang. Ce petit Louis-Napoléon ne sera sans doute jamais empereur. Ainsi je dois me résoudre à quitter Joséphine. C'est pour elle une sévère humiliation. Mais elle me comprend et me pardonne, car la raison d'État l'exige. Une seule solution s'impose, le divorce, à mon avantage centan.

Talrand conçoit pour moi la meilleure alliance qui puisse être, avec le plus beau parti d'Europe, Marie-Louise d'Autriche, la fille de l'empereur Joseph que j'ai combattu à Austerlitz. Quel meilleur moyen pour faire la paix à l'Autriche que celui de lui faire l'amour. Je n'aurais guère besoin de me forcer. Sa beauté et sa fraîcheur ne sont pas pour me déplaire.

Avec ses boucles blondes et son teint de porcelaine, elle me fait l'effet d'une jolie poupée viennoise. J'espère qu'elle chassera de l'esprit des Français le mauvais souvenir d'une autre princesse autrichienne, Marie-Antoinette.

Guy Otinet, il y a tout juste quinze ans. Marie-Louise s'adapte très bien au Palais du Louvre. Elle est digne de son titre et de son pays d'adoption. Mais surtout, elle me donne un bel enfant que je nomme Napoléon. Il sera Napoléon II, mon successeur au trône de l'Empire. Cette nouvelle anéantit les espoirs royalistes de voir un jour Louis XVIII restaurer la monarchie en France. À présent, j'ai les coups des franches pour m'occuper de la Russie. Alexandre n'ose pas venir me dire en face qu'ils ronrent le traité de Tilsit. Alors, c'est à moi d'aller à lui afin de lui signifier qui est le maître. Je décide l'impensable. Envahir la Russie!

J'entre en Russie comme un couteau dans le beurre. L'armée russe ne fait que se dérober devant notre avancée fulgurante, car le général Kutuzov redoute une confrontation directe avec la Grande Armée. Le lâche. Après ton esquive, celle-ci finit enfin par avoir lieu à Borodino, aux portes de Moscou. La violence de la bataille est inouïe. C'est une pluie de métal, un orage de poudre, un tonnerre de feu. Les pertes sont lourdes dans les deux camps. Les Russes sont contre un repli, nous laissant ainsi le champ libre pour investir Moscou, la capitale. Le drapeau d'une armée étrangère est planté au cœur de Moscou, le drapeau de la France. La ville a été évacuée quelques heures par avance sur les ordres du gouverneur Rostov-Chin. Je prends mes quartiers au Kremlin, dans les appartements désertés par le tsar de toutes les Russies. Quelle émotion! Quelle ivresse!

Quelle apothéose! Mais ce rêve vire subitement au cauchemar, la nuit du 14 septembre 1812. Un gigantesque incendie, allumé volontairement par des hommes d'Héroscope Chin, transforme la capitale en gigantesque brasier. L'acte est prémédité.

Les Russes ont opté pour la politique de la terre brûlée. Cette tactique déjà employée contre Charles XII de Suède se révèle d'autant plus redoutable dès lors que les premiers signes d'un hiver cruel s'annoncent avec précociité.

Plutôt que de tenter une périlleuse marche sur Saint-Pétersbourg dans de telles conditions, je dois me résigner à battre en retraite avant de prendre de plein fouet la charge du général le plus impitoyable, l'hiver. C'est alors que commence une pénible marche retour par le même itinéraire que nous avions emprunté à l'allée. Le général Kutuzov se lance à notre poursuite. Notre arrière-garde est constamment menacée par ces barbares de Cossacks qui traquent les retardataires et les massacrent comme des chiens. A cela s'ajoute le manque de vivres et les frimats de plus en plus cinglants. Après les flammes des limbes moscovites, nous devons échapper à une guéenne de glace sur ces interminables plaines blanches. Décidément, ce ne sont pas les Russes qui triomphe sur leur sol, mais les éléments. Grâce à une manœuvre géniale et au travail acharné des pontonniers, je parviens néanmoins à sauver le gros des troupes restantes en franchissant la Bérezina, ce Styx gelé dont la traversée chaotique nous éloigne enfin de l'enfer!

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