Saskia : *Bonjour Julie Depardieu !* Julie : Bonjour Saskia ! Chers auditeurs. Aujourd'hui, comme tout le monde en ce moment, je vous parlerai d'Offenbach.
Le grand maître absolu de l'opérette, mais qui a essuyé en son temps des critiques en tout genre, dont, une très bonne de Pierre Veron, dans la France Musicale, en août 1875 : « L'engouement est à son comble, on accommode Offenbach à toutes les sauces, il faut de l'Offenbach, bon gré, mal gré, comme des épices dans la matelotte, comme du fromage après la crème fouettée, sans lui, l'assaisonnement semble fade, et le festin n'est pas complet.»
Entre 1858 et 1859, tous les théâtres de la capitale, et d'Europe, sont acquis aux recettes colossales qu'une œuvre d'Offenbach mise à l'affiche garantissait, presque à coup sûr.
Orphée aux Enfers, La Chanson de Fortunio, Monsieur Choufleuri, La Belle Hélène, La Vie Parisienne, La Grande Duchesse de Gérolstein, La Péricole, autant de succès du maître de l'opéra bouffe.
Mais un tel succès engendre fatalement de vives indispositions, d'amères critiques, parfois extrêmement virulentes, comme celles d’Émile Zola.
Il dit : « J'aboie dès que j'entends la musique aigrelette de M. Offenbach. Je hais les cascades de toutes mes haines littéraires. Jamais la farce bête ne s'est étalée avec une pareille impudence.»
Écrit-il dans la tribune du 3 octobre 1869.
Et il ajoute dans un article du 13 août 1878 : « L'opérette a rêvé d'apothéose. Elle voulait monter à la largeur des grandes féeries lyriques. Mais ses rires niais, ses cabrioles obscènes, sa prose et ses vers écrits pour des portiers en goguette, se sont étalés un instant au milieu d'une splendeur de gala, comme une ordure tombée dans un rayonnement d'astre.»
Toujours Zola :
« Je ne veux pas détailler les méfaits de l'opérette. Pour moi, son grand crime est de tenir trop de place, de détourner l'attention du public des œuvres graves, et d'être un plaisir facile et abêtissant, auquel la foule cède.»
