Wang Wei
Fragment poétique
En se séparant d'un voyageur
Je descendis de cheval ; je lui offris le vin de l'adieu, Et je lui demandai quel était le but de son voyage.
Il me répondit : Je n'ai pas réussi dans les affaires du monde ; Je m'en retourne aux monts Nan-chan pour y chercher le repos.
Vous n'aurez plus désormais à m'interroger sur de nouveaux voyages, Car la nature est immuable, et les nuages blancs sont éternels .
A un ami absent
Déjà les araignées de jardin abritent leurs toiles sous mes fenêtres, Et l'on entend les grillons chanter entre les marches du perron ;
Déjà souffle ce vent froid, qui annonce le déclin de l'année ; J'ai le cœur triste, et vous, mon maître, quelle impression ressentez-vous ?
Mes yeux demeurent souvent fixés sur votre habitation déserte ; L'amour de la solitude a conduit au loin celui qui l'occupait.