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Poulidor

La France pleure Raymond Poulidor, probablement le plus populaire des champions cyclistes, qui malgré sa bonhomie modeste s’enorgueillissait d’être devenu un nom commun. Un peu d’exagération peut-être, mais il est vrai pourtant que son nom portait un sens particulier : le second, l’éternel second, celui qui est au niveau de la première place sans jamais parvenir à la décrocher ! Sur le podium, mais pas sur la plus haute des marches. Car systématiquement, quelque chose vient s’interposer entre lui et la victoire : un petit accident, un imprévu, la faute à pas de chance ! Et la figure populaire du cycliste s’accommode bien de cette expression populaire elle aussi, de cette logique de l’expérience, de ce fatalisme presque résigné. Un haussement d’épaules et on se dit qu’on fera mieux la prochaine fois. Alors Poulidor, est-ce vraiment un nom commun ? Pas exactement : on ne dit pas « un » Poulidor, c’est un Poulidor… Mais on dit souvent le Poulidor de ceci ou de cela : le Poulidor de la pétanque, du Marathon. C’est fréquent dans le monde du sport : la comparaison n’est pas très lointaine. Mais on trouve ça un peu dans toutes les disciplines, notamment la politique : celui qui trébuche toujours au dernier moment, qui ne parvient jamais à se faire élire au poste suprême. Et l’expression est moqueuse, certainement, mais pas vraiment cinglante. Un peu de condescendance peut-être, mais aussi un rien de tendresse pour celui qui rate toujours la dernière marche. C & se comprend bien : on veut le consoler, lui montrer qu’on l’aime bien quand même, peut-être plus que l’autre, le gagnant. Car pour le Poulidor, on a de l’empathie, et de toute façon pas d’envie : on n’en est pas jaloux puisqu’il a perdu ! Il reste du côté de la foule, des admirateurs, des anonymes. Il est vedette du fait même qu’il ne l’est pas tout à fait !

Alors c’est l’éternel second ! Là encore la formule s’entend beaucoup, et l’adjectif éternel s’entend ici dans un sens particulier : non pas ce qui n’a pas de fin, mais ce qui revient systématiquement. Éternel évoque l’idée d’« encore une fois », de « comme d’habitude »

« J’ai fait deuxième » comme on l’entend dire. Là aussi la formule colle à la mémoire de Poulidor. Phrase dite incorrecte, condamnée bien sûr par les bien-pensants de la langue française, mais qui a une saveur particulière. Une phrase qu’on dit, qu’on entend, mais qu’on n’écrit pas ! Une phrase qui s’accompagne d’un ton spécial, indissociable de la voix qui le prononce. Et qui illustre l’un des nombreux sens familiers du verbe faire, qui double souvent le verbe être : faire deuxième, faire marin, faire arbitre…

Enfin, on voit bien qu’on fait deuxième : on ne fait pas second. Y a-t-il une différence entre les deux mots ? Différence d’emplois, d’usage certainement. Mais que l’on doive choisir entre les deux mots en fonction du contexte, c’est plus douteux. On dit souvent qu’on emploie le mot second quand il n’y a pas de troisième, que la liste est close après ce second… Le bruit en court depuis longtemps… attesté par bien peu de choses, et si souvent contredit : quand on est lycéen par exemple, on passe en seconde, alors qu’existent encore la troisième, la quatrième, etc.  

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)


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