Ce jour-là, Chloé s’est intéressée au commerce international. Elle voulait en avoir le cœur net. Quoi ? ! Un traité avec les États-Unis va nous obliger à manger des poulets à l’eau de javel !
À accepter des OGM dans nos assiettes ! À rogner sur nos droits sociaux ! Armée de sa loupe, de son carnet et de son couvre-chef, elle s’est mise en chasse.
Première étape, les bureaux de la Commission. Après avoir parcouru des couloirs innombrables et sans âme, elle avait enfin trouvé.
- C’est pour quoi ?
- Je suis une citoyenne européenne et je voudrais connaître le dernier état des négociations avec les États-Unis.
- Non mais ! Vous vous prenez pour qui ? Savoir, connaître ! Ici, on travaille ! Pour le bien des Européens, pas question de dévoiler ce qui se passe !
- Mais, la liberté d’informer ? La charte des droits ? Elle s’était alors rendue chez une députée très versée dans le commerce international.
- Oui, j’ai pu consulter les minutes de négociations mais je n’ai pas pu prendre de notes, pas de photos non plus et un huissier m’a constamment surveillée.
- Et qu’avez-vous trouvé ?
- Ah ça, ben impossible de vous le dévoiler, j’ai dû promettre par écrit de ne rien dire. Mais bon, j’ai pu y aller, c’est une grande victoire de la transparence et jusqu’ici nous n’avions pas le droit de voir les documents.