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Chapitre 2 La Carmencita

CHAPITRE 2 La Carmencita

Je suis à Elizondo, dans la vallée de Bazan, et je mappelle Don José Lizarrabengoa. Je suis Basque et vieux chrétien. Engagé dans le Régiment de cavalerie dAlmanza, je deviens bientôt brigadier. Mais pour mon malheur, on me met de garde à la Manufacture de tabacs à Séville...

Il y a bien cinq cents femmes qui travaillent à la Manufacture. Elles roulent les cigares dans une grande salle, les hommes nentrent pas sans permission.

À lheure les ouvrières arrivent, beaucoup de jeunes gens viennent les voir passer. Un jour, je les entends dire :

Voilà la gitaniila !

Je lève les yeux et je vois cette Carmen que vous connaissez. Elle a un jupon rouge très court, des bas de soie blancs avec plus dun trou, et des souliers de cuir rouge, attachés avec des rubans couleur de feu. Elle écarte sa mantille pour montrer ses épaules et un gros bouquet de fleurs qui sort de sa chemise. Elle a aussi une fleur au coin de la bouche, et elle avance en se balançant sur ses hanches. Quand on lui adresse quelques compliments, elle répond, faisant les yeux doux, les poings sur les hanches, comme une vraie bohémienne quelle est. Tout dabord, elle ne me plaît pas vraiment, et je me remets à fabriquer une petite chaîne de métal pour mon épinglette [Lépinglette : longue aiguille pour déboucher les armes à feu.], mais elle sarrête devant moi et me dit : Compère, veux-tu me donner ta chaîne pour tenir les clés de mon coffre-fort ?

Cest pour attacher mon épinglette, je lui réponds.

Ton épinglette ! Ah ! Monsieur fait de la dentelle, puisquil a besoin dépingles !

Tout le monde se met à rire et moi je me sens rougir sans avoir rien à répondre.

Allons, mon cœur, reprend-elle, fais-moi de la dentelle pour une mantille ! Et elle me jette la fleur quelle a dans la bouche, juste entre les yeux. Cela me fait leffet dune balle.

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